Le point sur les marchés financiers novembre 2025

Vendredi 14 novembre 2025

Marchés Financiers

La dynamique positive de l’économie mondiale s’est confirmée en octobre, malgré un contexte géopolitique tendu. La rencontre en toute fin de mois entre Donald Trump et Xi Jinping a permis d’envisager un apaisement de la guerre commerciale. Aux États‑Unis, l’activité est restée soutenue, malgré le plus long shutdown de l’histoire qui a paralysé de nombreux services fédéraux. En Asie, région toujours la plus dynamique, les marchés boursiers ont poursuivi leur surperformance, tirés notamment par le Japon. Les actions mondiales ont également progressé, portées par de solides résultats trimestriels dans le secteur technologique. Sur les machés, le dollar s’est légèrement renforcé, l’or (proche de ses plus hauts historiques) a connu une phase de consolidation en fin de mois et le prix du pétrole a reculé, malgré la perspective d’un embargo sur les exportations russes.

 

Quelles perspectives pour les marchés ?

Zone Euro

La zone euro a affiché une dynamique robuste en octobre, soutenue par le plan de relance allemand et l’assouplissement de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE). L’indice PMI1 composite de S&P Global s’est établi à 52,2 en octobre. L’industrie manufacturière s’est stabilisée après sa contraction de septembre (le HCOB PMI2 manufacturier atteignant 50 contre 49,5) tandis que les services ont poursuivi leur amélioration (le HCOB PMI services atteignant 52,6). La croissance du PIB au 3e trimestre a légèrement dépassé les attentes, atteignant +1,3 % en glissement annuel (contre 1,2 % anticipé), après +1,5 % au 2e trimestre. Cette dynamique a été portée par l’Espagne (+2,8 % en rythme annuel) et une performance française supérieure aux prévisions. L’Allemagne reste en retrait avec un PIB en hausse de seulement 0,3 % (en variation annuelle). Le taux de chômage de la zone euro demeure stable à 6,3 %.

L’inflation de la zone euro a légèrement augmenté en septembre, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteignant 2,2 % (en variation annuelle) contre 2 % en août, avec une contribution positive des prix des biens alimentaires ainsi que des services, et négative des prix de l’énergie. Les premières estimations pour octobre anticipent une inflation de 2,1 % (en variation annuelle).

En France, la situation politique reste fragile. Après la censure de son premier gouvernement, le premier ministre Sébastien Lecornu, est parvenu à constituer un nouveau gouvernement début octobre en accordant une suspension de la réforme des retraites. Mais les tensions restent vives sur fond de mouvements sociaux répétés et de menace de censure. Les discussions en cours sur le budget 2026 laissent entrevoir des hausses d’impôts et des réductions des dépenses publiques, pesant sur le moral des ménages et les perspectives des entreprises françaises.

 

Zone États-Unis

En octobre, la guerre commerciale entre les États Unis et la Chine est restée au premier plan. Après l’annonce par la Chine d’une taxe sur les terres rares et la riposte américaine par de nouveaux droits de douane, les deux pays ont amorcé un apaisement lors de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping au sommet de l’APEC3 en Corée du Sud. Les négociations restent en cours, mais Pékin s’est engagée à assouplir l’interdiction d’exporter des puces automobiles essentielles à la production mondiale. Les deux pays ont également conclu des accords sur les exportations américaines de soja, l’approvisionnement chinois en minéraux rares et les matières premières utilisées dans la fabrication du fentanyl. Sur le plan intérieur, en revanche, les tensions ont persisté : le 1er octobre, en l’absence de vote du budget pour l’exercice 2026, la plupart des services fédéraux — y compris certaines aides médicales et alimentaires, à l’exception des services jugés essentiels — ont été suspendus. Ce shutdown s’est terminé le 12 novembre, après la signature du projet de loi de financement par Donald Trump, et l’adoption du texte par les deux chambres du Congrès.

En raison du shutdown, plusieurs indicateurs économiques ne sont pas publiés. Néanmoins, les indicateurs disponibles montrent une économie américaine toujours solide portée par la consommation des ménages et l’investissement productif. Les données publiées indiquent même une accélération en octobre. Le secteur des services demeure très dynamique (S&P Global Services PMI flash4 à 55,2 contre 53,5 attendu et après un ISM Non Manufacturier5 décevant sur septembre) et le secteur manufacturier reste en expansion (S&P Global Manufacturing PMI flash à 52,2). L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 0,3 % en septembre, contre 0,4 % en août, et atteint 3,0 % en glissement annuel (contre 2,9 % le mois précédent). En attendant les données officielles, les pertes d’emplois dans le secteur privé sont déjà visibles. En effet des rapports privés font état d’une forte augmentation des licenciements en octobre par rapport à septembre, avec 153 000 suppressions d’emplois. Cette hausse est liée aux ajustements d’effectifs des entreprises liés à l’essor de l’intelligence artificielle, signalant des défis pour le marché du travail.

 

Zone Chine

En Chine, la demande intérieure reste faible et les exportations sont contraintes par la poursuite des négociations commerciales avec les États-Unis. Après les tensions de septembre, les deux pays ont trouvé un terrain d’entente lors du sommet de l’APEC, où Donald Trump et Xi Jinping se sont rencontrés. La croissance du PIB a atteint 4,8 % (en glissement annuel) au 3e trimestre, mais les exportations se sont de nouveau contractées en octobre, confirmant les effets négatifs de la guerre commerciale. Le contexte déflationniste des derniers mois perdure : en septembre, l’IPC s’établit à -0,3 % (en variation annuelle), en dessous des attentes (-0,2 %) et l’indice des prix à la production (IPP) continue de se contracter, à -2,3 % en septembre en glissement annuel (contre -2,9 % en août). Le secteur immobilier reste en difficulté avec des prix des logements neufs en baisse de 2,2 % sur un an. Le taux de chômage revient au niveau de juillet à 5,2 % en septembre (contre 5,3 % en août). Enfin, les ventes au détail sont ressorties à 3 % (en variation annuelle) en septembre, supérieures aux attentes mais inférieures au mois d’août (3,4 %). Dans ce contexte, la Banque populaire de Chine poursuit sa politique monétaire accommodante en maintenant ses taux inchangés.

 

Retour sur les principales classes d'actifs

Politique monétaire des Banques Centrales

Le 30 octobre, la Réserve Fédérale Américaine a décidé de réduire de -0,25 % ses taux directeurs, inscrivant la fourchette des Fed Funds à 3,75 %-4 %. Elle a également mis un terme à la réduction de son stock d’actifs (quantitative tightening / resserrement quantitatif) à partir du 1er décembre. En effet, à partir de cette date la FED va réinvestir, en T-Bills et en Titres du Trésor, les titres qu’elle détient et qui arrivent à échéance. Ces décisions s’expliquent par des inquiétudes liées au ralentissement du marché du travail qui l’emportent pour le moment sur les pressions inflationnistes (notamment liées aux droits de douanes).

Il est à noter que le FOMC6 est actuellement confronté à un manque de données économiques, la fermeture des services du gouvernement fédéral ayant stoppé ou différé la collecte des rapports essentiels sur l'emploi et l'inflation notamment. Lors du dernier comité, la surprise est venue du ton adopté par Jerome Powell qui a clairement indiqué de grandes divergences de vue entre les membres de la banque centrale, ce qui rend très incertaine une autre baisse des taux directeurs en décembre. Les anticipations du marché d’une réduction des taux en décembre ont donc diminué après la conférence de presse (avec une probabilité de baisse passant de 95 % à environ 60 %). Les marchés ont retenu que la prudence était encore de mise pour la FED et qu’elle n’allait pas se précipiter dans le cycle actuel de baisse des taux.

Comme attendu, le 30 octobre, la Banque Centrale Européenne a prolongé sa pause en laissant son taux de dépôt inchangé à 2 %. En effet, la croissance qui a surpris positivement au 3e trimestre ainsi que les perspectives d’inflation qui n’ont pas beaucoup évolué depuis les projections de septembre ne la poussent pas à agir. Le communiqué de la BCE est globalement inchangé par rapport à celui de septembre. Il fait également référence à la résilience de l’économie européenne puisque celle-ci « a poursuivi sa croissance malgré un environnement global difficile ». Les anticipations de marché n’ont d’ailleurs bougé que marginalement depuis un mois et ne prévoient pratiquement plus aucune baisse de taux directeurs d’ici un an.

 

Marchés obligataires

Après Fitch en septembre, c’est au tour de l’agence de notation S&P d’abaisser la note souveraine de la France, passant AA- à A+ le 17 octobre, assortie d’une perspective stable. Cette dégradation surprise intervient avec un mois d’avance (en dehors du calendrier de mises à jour) et sonne comme un nouvel avertissement sur la fragilité des finances publiques françaises. Dans son communiqué, l’agence met en avant la difficulté du gouvernement à redresser la trajectoire budgétaire dans un contexte de tensions politiques et économiques persistantes. L’agence anticipe désormais une hausse de la dette publique à près de 121 % du PIB d’ici 2028, contre environ 112 % fin 2024, pointant « des risques accrus pour la consolidation budgétaire ».

La pression se renforce ainsi sur le gouvernement pour parvenir à un compromis budgétaire et éviter une aggravation de la situation. Le marché avait bien anticipé ces abaissements de la note souveraine française et les annonces n’ont pas provoqué de tensions supplémentaires sur les rendements obligataires. Mais la France est désormais le pays de la zone euro qui emprunte à 10 ans avec les taux les plus élevés (3,40 % aujourd’hui) et reste en position vulnérable. Les taux obligataires des emprunts d’Etat se sont détendus d’environ 25 points de base des deux côtés de l’Atlantique entre le 25 septembre et le 21 octobre, en lien avec une recrudescence des tensions tarifaires entre la Chine et les Etats-Unis ainsi qu’une diminution du risque politique en France. Depuis, ils ont un peu augmenté dans un contexte d’attentisme et de prudence de la part des Banques Centrales. Les rendements souverains à 10 ans s’inscrivent dorénavant à 2,65 % en Allemagne et 4,07 % aux Etats-Unis. Les taux à 2 ans, dépendants des politiques monétaires, ont peu évolué, ils se situent autour de 2 % en Europe et se stabilisent à 3,60 % environ aux USA, la baisse des taux Fed Funds ayant été bien anticipée par les marchés.

Sur le marché du crédit (émetteurs privés), les inquiétudes liées à la qualité des actifs des banques régionales américaines ont secoué le marché, exacerbées par des expositions de crédit douteuses et des soupçons de fraude. Mais s’agissant de risques spécifiques, les tensions observées se sont apaisées en novembre. Le marché primaire reste très dynamique avec plus de 744 milliards d'euros d’émissions depuis le début de l’année, faisant de 2025 la deuxième année record consécutive pour les marchés obligataires. Les primes à l’émission demeurent faibles, reflétant une demande soutenue des investisseurs et des conditions économiques relativement favorables. Les secteurs les plus performants ont été l'automobile et la pharmacie, tandis que l'immobilier et la chimie ont sous performé.

 

Notre gestion : 

Nos portefeuilles affichent désormais une sensibilité aux taux d’intérêt identique à celle de nos indices de référence. Dans le contexte actuel d’incertitude politique en France, nous maintenons notre sous pondération aux obligations souveraines. A l’inverse, nous sommes surexposés sur les obligations d’État en Italie, Espagne et Portugal en lien avec la bonne dynamique macroéconomique de ces pays, ainsi que l’amélioration de leurs déficits publics. Nous avons également initié une position visant une hausse des rendements obligataires américains à 30 ans, en anticipation d’une pentification de la courbe des taux. Enfin, sur le crédit notre exposition reste en ligne avec nos indices de référence en étant sélectifs sur la liquidité et qualité des émetteurs. 

 

Marchés actions

Depuis un mois les marchés actions ont légèrement progressé mais dans un contexte plus volatile. Les investisseurs ont bien accueilli l’accord préliminaire entre Donald Trump et Xi Jinping, incluant un projet de réduction de 10 % des droits de douane sur les produits chinois par rapport au montant en vigueur actuellement (par opposition à la menace émise par Donald Trump d’ajouter 100 % de droits de douane additionnels). En contrepartie, la Chine s’engage sur des achats de soja américain et sur la reprise des exportations de terres rares (pour une durée d’un an).

La banque centrale américaine a soutenu les marchés en baissant ses taux directeurs pour les porter à 3,75-4 %, en raison des inquiétudes liées au ralentissement du marché du travail qui l’emportent pour le moment sur les pressions inflationnistes. La surprise est toutefois venue du ton adopté par Jerome Powell qui a clairement indiqué de grandes divergences de vue entre les membres de la banque centrale qui rendent plus incertaine une autre baisse des taux directeurs en décembre. Les chiffres économiques se sont aussi avérés plus mitigés.

Aux Etats-Unis, une enquête auprès des entreprises a montré qu’elles prévoyaient de supprimer plus de 150 000 emplois sous l’effet de l’adoption croissante de l’intelligence artificielle et de l’intensification des réductions de coûts. En Chine, les exportations se sont contractées, ce qui confirme les effets négatifs de la guerre commerciale. Lors de la réunion du parti, les autorités chinoises ont réaffirmé leur volonté d’atteindre 5 % de croissance en axant le plan quinquennal sur un soutien à la consommation (hausse des salaires des fonctionnaires, soutien financier aux jeunes parents et aux retraités, chèques pour financer des achats en direct) et un soutien au secteur technologique (investissements en recherche et développement, en éducation et en infrastructures technologiques pour soutenir les progrès réalisés dans les véhicules électriques, l’intelligence artificielle, les semiconducteurs, la robotique et la biotechnologie). Cette situation globale plus contrastée, couplée à un questionnement croissant sur le niveau de valorisation des entreprises technologiques américaines a entraîné un léger repli des marchés au début du mois de novembre. Des nouvelles positives sont intervenues en fin de période avec la fin annoncée de la paralysie de l’administration américaine et la volonté affichée par Donald Trump de redistribuer une partie des droits de douane collectés en faisant un chèque de 2 000 dollars à chaque foyer américain.

Concernant la saison des résultats, approximativement 80 % des entreprises ont publié leurs résultats pour le compte du 3e trimestre, largement supérieurs aux attentes, en particulier aux Etats-Unis mais aussi en Europe. La croissance du bénéfice par action en glissement annuel s'établit autour de 1 % en Europe et 13 % aux États-Unis pour les entreprises ayant publié leurs résultats (supérieurs aux prévisions qui se situaient autour de 10 % aux États-Unis et 0 % en Europe). La croissance du chiffre d’affaires reste élevée aux États-Unis, mais la hausse de l’euro a limité la croissance du chiffre d'affaires en Europe. Les valeurs cycliques, les banques et les géants su secteur technologique ont affiché des performances nettement supérieures aux attentes tandis que les secteurs liés à la consommation ont affiché des résultats plus faibles. Les commentaires des entreprises sont globalement positifs. Ils montrent une certaine confiance sur les perspectives, une moindre préoccupation face aux droits de douane qui apparaissent supportables et un certain optimisme quant aux gains d’efficacité liés à l’intelligence artificielle.

Dans ce contexte, au 10 novembre, les marchés développés progressent depuis le début de l’année de +19,66 % selon l’indice actions monde MSCI World (en dollar), ce qui se traduit par une performance de +7,31 % pour un investisseur européen (indice MSCI World en euro) compte tenu de la baisse marquée du dollar. L’indice large des actions américaines S&P500 affiche une performance de +17,42 % (en dollar), celui des actions de la zone euro, l'Euro Stoxx 50 de +18,35 % (en euro) et celui des actions japonaises TOPIX de +21,47 % (en yen). La performance des marchés émergents reflétée par l’indice MSCI Emerging Markets est quant à elle de +32,78 % (en dollar) depuis le début d’année.

 

Notre gestion :

Nous avons légèrement diminué notre surpondération actions en réduisant notre exposition aux grandes valeurs de la zone euro. Tout en restant constructifs, nous considérons qu’il y a moins de catalyseurs additionnels dans les prochaines semaines puisque les principales bonnes nouvelles (baisse de taux de la banque centrale américaine, accord entre Chine et Etats-Unis, saison de résultats positive…) nous paraissent intégrées. Au niveau sectoriel, nous avons allégé le secteur de la consommation courante pour renforcer le secteur pharmaceutique sur lequel les craintes de hausse des droits de douane se sont atténuées et dont la valorisation nous parait attractive. Nous avons aussi pris des bénéfices sur le secteur du luxe après l’avoir renforcé ces derniers mois. La valorisation nous semble plus normalisée au regard des perspectives de croissance après le rebond des valeurs du secteur, pré et post résultats. Au niveau de la sélection de titres nous avons renforcé la thématique infrastructure et effectué des arbitrages au sein du secteur de l’automobile et de l’assurance.

 

1 Indice PMI : PMI, pour Purchasing Managers Index, est un terme générique pour désigner des indices établis à partir d’enquêtes mensuelles auprès des directeurs d’achat des grandes entreprises des principales économies mondiales. Le PMI composite combine les données des indices PMI manufacturier et des services.
2 Le HCOB PMI (indice des directeurs d’achat) est un indice économique central qui est développé en coopération entre Hambourg Commercial Bank (HCOB) et S&P Global. Cet indice fournit des informations profondes sur le développement économique de la zone euro et en particulier des pays d'Allemagne, de la France, de l'Italie et de l'Espagne.
3 Coopération économique Asie-Pacifique : forum économique intergouvernemental visant à faciliter la croissance économique, la coopération, les échanges et l'investissement de la région Asie-Pacifique.
4 Un indice PMI Flash est un indicateur avancé de la valeur finale de l'indice PMI. Cette estimation est basée sur environ 85 % à 90 % des réponses à l'enquête PMI mensuelle.
5 Indice ISM : Publié chaque mois par l'organisme américain "Institute for Supply Management, l'indice ISM est séparé en deux grandes familles : L'ISM manufacturier, qui reflète la santé du secteur aux USA et l'ISM services, plus spécifique aux activités tertiaires. Cet indice, évalué en pourcentage, résulte d'une enquête auprès de 400 entreprises portant sur des données telles que : indicateurs sur les nouvelles commandes, production, emploi, délais de livraison, prix, stock, commandes à l’export et l’import ... On considère qu’une valeur supérieure à 50 % indique une expansion par rapport au mois précédent, si l’indice est inférieur à 50 %, cela indiquera alors une contraction.
6 Federal Open Market Committee (FOMC) : Comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale des Etats-Unis. Il détermine notamment l’évolution du taux directeur de la FED.