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Jeudi 19 janvier 2023
Marchés Financiers
L’année 2022 marquée par de fortes tensions restera assurément gravée dans les mémoires pour son caractère exceptionnel. Les douze derniers mois se sont révélés extrêmement difficiles : guerre en Ukraine, crise de l’énergie, ralentissement de la croissance, inflation record, hausse des taux d’intérêt brutale orchestrée par les banques centrales … La réaction des marchés face à cet environnement inhabituel a été sévère, tant sur les marchés actions que sur les marchés obligataires qui ont affiché de concert des performances très négatives.
Il y a un avant et un après-guerre en Ukraine sur les marchés financiers mondiaux. Cette dégradation de l'environnement géopolitique a eu des conséquences économiques très importantes, provoquant en particulier une forte accélération de l'inflation. La décision des occidentaux de réduire leur dépendance au pétrole et au gaz russe a entrainé une flambée des prix des hydrocarbures et plus généralement des coûts de l'énergie, qui ont dopé l'inflation déjà présente dans un contexte de réouverture des économies post Covid-19. Dans la zone euro, l'inflation est redescendue sous les 10% en décembre à 9,2 %, après un pic à 10,6 % en octobre, du jamais-vu dans l'histoire de la zone euro.
A cette forte hausse des prix à la consommation, les principales banques centrales n’ont pas eu d’autres choix que de répondre vigoureusement.
Renversement de tendance sur le marché monétaire
Après plus d’une décennie de taux bas, voire négatifs, les Banques centrales ont dû remonter brutalement leur taux d’intérêt pour contrer l’inflation. La persistance de l’inflation, qui s’est même renforcée avec le conflit russo-ukrainien, a poussé les Banques centrales vers un revirement total des politiques monétaires jusque-là très accommodantes. En effet, quasiment partout dans le monde, les banquiers centraux ont fait preuve d’un déterminisme marqué en remontant leurs taux directeurs à la fois très fortement et très rapidement, dans le but de freiner une inflation galopante et d’ancrer leur crédibilité quant à leur capacité d’y parvenir.
Au cours des 12 derniers mois, la Banque centrale américaine (Fed) a ainsi fait passer son principal taux directeur d'une fourchette de 0%/0,25% à 4,25/4,50%. Plus récemment, si les dernières hausses de taux ont été d’une ampleur plus réduite, la Fed a toutefois conservé un ton ferme et souligné que ces moindres hausses ne signifiaient pas la fin du resserrement de la politique monétaire. La Fed continue donc d’afficher sa volonté très claire de poursuivre la lutte contre l'inflation.
Coté zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à une hausse de 2,5% de ses taux directeurs en 2022. Le taux de dépôt est désormais à 2% contre -0,50% un an auparavant. Elle a également cessé d’augmenter la taille de son bilan via ses achats d’actifs et a même programmé la réduction progressive de celui-ci pour 2023.
Ainsi, l’€STR, indicateur du marché monétaire de la zone euro (qui a remplacé définitivement l'EONIA depuis le 3 janvier 2022), a quitté le territoire négatif dans lequel il était ancré depuis 2014 pour finir l’année à 1.90% en rythme annualisé. Sur l’ensemble de l’année 2022 sa performance s’établit à -0.02%.
Concernant les perspectives du marché monétaire, le dernier discours de Christine Lagarde a explicitement mentionné d’autres hausses de taux « rapides et significatives » pour 2023, les anticipations du marché tablent dorénavant pour un taux terminal proche de 3.25%, qui serait atteint au cours de l’été prochain. Par la suite, la BCE devrait maintenir les taux à ce niveau, le temps que les effets de la politique monétaire devenue restrictive se fassent pleinement ressentir dans l’économie.
Tempête sur les marchés obligataires
Les politiques de resserrement monétaire des Banques centrales, d’une ampleur et d’une rapidité inédite pour contenir l’inflation, ont eu des impacts négatifs très significatifs sur les performances obligataires. Ces hausses de taux d’intérêt sans précédent ont fait plonger la valorisation des obligations.
Ainsi, le marché des obligations souveraines de la zone Euro enregistre des performances extrêmement négatives (-18,1% pour l’indice FTSE MTS Eurozone Government Bond). Le marché des obligations d’entreprises privées s’est montré un peu plus résilient, inscrivant tout de même pour la catégorie Investment Grade (notation de bonne qualité) une performance négative à -14,2% pour l’indice IBoxx Euro Corporates Total Return. Enfin, le marché des émetteurs à haut rendement (moins bonnes notations) affiche dans une moindre mesure des performances négatives (-10,6% pour l’indice Bloomberg Euro High Yield) porté par l’appétit pour le risque et la recherche de rendement émanant des investisseurs.
Le niveau des valorisations, après la chute des marchés en 2022, et la reconstitution des rendements obligataires avec la hausse des taux devraient redonner davantage d’attrait à cette classe d’actif en 2023. En effet, cette réévaluation très sévère a permis au rendement actuel des indices obligataires de se redresser nettement. Les emprunts d'Etat américains affichent un rendement proche de 3,87% à dix ans. Il est de 2,57% pour le Bund en zone euro. Le taux du deux ans américain atteint 4,4%, au plus haut depuis 2007. Pour ce qui est du crédit, la catégorie Investment Grade affiche un rendement de 4,33% sur le marché euro, et 7,80% pour les émetteurs à haut rendement. L’essentiel de la hausse des taux d’intérêt ayant déjà été actée, les perspectives pour 2023 devraient être plus favorables : la hausse des rendements offre ainsi pour nos gérants des points d’entrée intéressants, et les obligations pourront à nouveau être considérées comme une source de diversification face aux craintes de récession.
Repli général et forte volatilité des marchés actions
Dans ce contexte économique et géopolitique incertain, l’année 2022 a été mouvementée, et les marchés actions terminent en baisse pour l’ensemble des zones géographiques avec, en toile de fond, la crainte d’un ralentissement des chiffres d’affaires des entreprises et d’une érosion de leurs marges. En 2022, les marchés boursiers des pays développés ont mis fin à un cycle de trois années consécutives de hausse et s’affichent en fort repli (notamment, l’indice des actions mondiales MSCI ACWI). En effet, les sujets de préoccupations n’ont pas manqué : la flambée des niveaux d’inflation dans les pays développés, qui a entrainé les banques centrales dans un cycle d’augmentation des taux particulièrement rapide, l’impact de la guerre en Ukraine sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe... Pourtant, au final, les marchés d’actions européens auront connu un rebond important sur la dernière partie de l’année, rebond qui peut interroger sur la bonne prise en compte par les marchés des perspectives de bénéfices futurs. En effet, les entreprises risquent de subir des pressions importantes sur leurs marges et de faire face à un ralentissement de la demande, les consommateurs devant lutter contre une inflation toujours élevée.
Avec une baisse de -7,4%1 le CAC 40 a affiché une performance assez résiliente, suivie de près par celle de l’indice de référence de la zone euro, l’Euro Stoxx 50, qui enregistre finalement une performance de -9,5%. Au niveau mondial, l’indice MSCI ACWI affiche quant à lui une performance encore plus en retrait d’environ -18,4%, performance cohérente avec celle de l’indice phare américain S&P500 d’environ -18,5% qui a, pour sa part, particulièrement souffert de la forte chute des valeurs technologiques.
Toutes les principales classes d’actifs étant en territoire négatif, les seules performances positives ont été celles du pétrole, des matières premières et du dollar.
Une année difficile en termes de performances absolues
Dans cet environnement de marché qui a tiré à la baisse à la fois les marchés obligataires et les marchés actions, les fonds d’épargne salariale - quels que soient les gestionnaires d’actifs - enregistrent des performances négatives parfois importantes. Si les fonds d’épargne salariale gérés par Amundi n’échappent pas à cette logique, l’expertise et le savoir-faire reconnus de nos équipes de gestion ont toutefois permis à nos gammes de maintenir dans la durée des performances absolues en haut de classement du Palmarès 2022 EuroPerformance (soulignons que, dans la plupart des catégories nos fonds se positionnent sur les 1er et 2ème quartiles2 sur 3 ans et 5 ans).
La classe d’actif qui a le plus souffert reste celle des obligations qui ont affiché en 2022 la pire performance annuelle de leur histoire. Malgré des performances absolues fortement négatives en raison de ce contexte d’inflation très élevée, nos fonds obligataires se sont bien comportés et affichent une performance néanmoins meilleure que leur indice de référence (-16,17% pour Amundi Obligataire Diversifié ESR vs -17,18% pour son indice de référence, le Bloomberg Barclays Euro Aggregate, composé d’obligations d’Etat et d’entreprises de bonne notation de la zone euro). Par ailleurs, notre fonds prudent à dominante obligataire Amundi Horizon Long Terme ESR, réservé aux dispositifs d’épargne retraite (PERCO, PER COL, PER O) et proposé dans nos grilles de gestion pilotée, a terminé l’année sur une performance de -13,17% supérieure à celle d’un fonds obligataire classique grâce à des actifs choisis pour leur pouvoir dé-corrélant et leur rendement à long terme (comme l’immobilier physique et la dette privée).
Côté actions, on retiendra la performance en absolu et en relatif du fonds Amundi Actions France ESR -6,46% vs -6,53% pour son indicateur de référence, le CAC 40 (cours d’ouverture) porté par les performances de ses poids-lourds qui ont bien résisté aux vents contraires. Il n’en a pas été de même pour les fonds investis dans des petites et moyennes capitalisations beaucoup plus sensibles au ralentissement économique et qui ont davantage souffert que les grandes capitalisations (-19,85% pour Amundi Actions Euro Mid Cap ESR, positionné sur le 2ème quartile sur 1 an, 3 ans et 5 ans).
Les performances de nos fonds actions labellisés par le CIES se montrent aussi plus résilientes que la moyenne des fonds concurrents de même catégorie Europerformance (-10,21% pour Amundi Label Actions Euroland ESR et -9,24% pour Amundi Label Actions Solidaire ESR, tous deux positionnés sur le 1er quartile sur 1 an, 3 ans et 5 ans).
Enfin, le fonds Amundi Actions Internationales ESR (-18,01% en 2022) qui favorise les entreprises mondiales les mieux engagées sur une trajectoire de réduction de l’intensité carbone, conserve une longueur d’avance avec une surperformance de +7,9% par rapport à la moyenne des fonds concurrents de sa catégorie sur 5 ans.
Quant à nos fonds diversifiés (investis dans différentes classes d’actifs : actions, obligations …) et/ou flexibles (dont l’allocation varie en fonction des convictions du gérant) les portefeuilles ont également souffert de leur double exposition aux marchés actions et taux. Dans un tel contexte, les équipes de gestion ont tout au long de l’année adapté la gestion des fonds pour tenter de minimiser l’impact du retournement des marchés. L’ensemble de nos fonds diversifiés3 se positionnent sur le 1er quartile sur 5 ans du classement EuroPerformance.
Ces performances négatives sur la majorité des classes d’actifs ont impacté plus fortement les fonds prudents composés majoritairement d’actifs obligataires, variant traditionnellement peu. De plus, alors que dans un contexte de marché classique, les actions se comportent de manière inverse aux obligations, cette année les deux classes d’actifs sous-performent en même temps, ce qui a pesé sur les performances des fonds prudents qui n’ont pas bénéficié d’un effet de diversification. Pour autant, on soulignera le bon comportement du fonds Amundi Label Harmonie Solidaire ESR qui enregistre une performance de -7,87% sur l’année mais qui fait cependant mieux que ses fonds concurrents avec une surperformance de +2,89% par rapport à la moyenne de sa catégorie sur 1 an.
Enfin, le retour des taux positifs est plutôt favorable aux fonds monétaires et de trésorerie dont les performances sont en train de redevenir positives. Ces fonds retrouvent de l’attractivité et pourront présenter des opportunités d’investissement pour les épargnants avec un horizon de placement à très court terme.
En résumé, si 2022 a été une année négative sur l’ensemble des classes d’actifs, 2023 ouvre des perspectives plus encourageantes avec des rendements à nouveau positifs pour les fonds monétaires et des rendements beaucoup plus favorables pour les obligations d’état et d’entreprises. Et si les marchés actions appellent une approche prudente compte tenu des incertitudes quant au niveau de bénéfices des entreprises, nous pensons que 2023 offrira des points d’entrée intéressants.
Ajoutons que 2023 sera davantage encore placée sous le signe de l’engagement responsable dans nos gestions.
C’est ainsi que l’année 2023 verra le lancement de nouveaux fonds dédiés à l’atteinte de l’objectif « Net Zero » (réduction continue de l’intensité carbone pour atteindre la neutralité à l'horizon 2050), et de fonds aux thématiques environnementales, l’un sur le développement de l’hydrogène comme énergie alternative, l’autre sur l’écosystème économique marin et le potentiel qu’il recèle.
1 Données au 31/12/2022. Performances données en devises locales, dividendes réinvestis, cours de clôture.
2 Division d’un ensemble de 4 parts égales observée en statistiques. Le 1er quartile représente 25% des données du classement.
3 Amundi Label Prudence ESR, Amundi AFD Avenirs Durables ESR, Amundi Label Equilibre ESR, Amundi Label Equilibre Solidaire ESR, CPR ES Croissance, CPR ES Audace, Amundi Label Dynamique ESR et Amundi Opportunités ESR.
La reprise de l’activité en Europe s’est confirmée ces derniers mois, certains pays ayant compensé les performances décevantes en Allemagne.
En mai, les chiffres économiques américains ont fait état d’une conjoncture toujours dynamique malgré quelques déceptions. Ceux de la zone euro ont confirmé une légère amélioration à partir d’une situation très atone. La baisse de l’inflation, plus convaincante en zone euro qu’aux Etats-Unis, a conduit les marchés à anticiper le fait que la BCE entamerait probablement son cycle de baisse des taux avant la Réserve fédérale.
En avril, les dernières publications concernant l’inflation ont surpris à la hausse aux États-Unis, suscitant des préoccupations croissantes quant à l'évolution future de la politique monétaire de la FED. Pendant ce temps, en Europe, la normalisation de l’inflation se confirme et des signes d'amélioration de la croissance ont émergé après une période de stagnation.